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ECRIRE A L'ATELIER MOZAÎK
20 juillet 2010

Mon arrière-grand-mère

Elle s'appelait Joséphine mais tout le monde l'appelait Mémé Phine. C'était mon arrière grand-mère. Un petit bout de femme minuscule, qui ne dépassait guère les 1m50 mais qui se tenait droite comme un i. Elle paraissait si fragile à côté de son mari, le Pépé Adrien. Lui, plutôt un sosie du Général de Gaulle. Et pourtant, c'était elle qui menait la barque et avait géré pendant des années leur commerce en gros, la maison « Massiera », qu'ils possédaient au boulevard St Roch à Nice.

 

J'ai passé beaucoup de mercredis après-midi auprès de cette femme fascinante née au 19ème siècle. Avec elle la petite et la grande histoire se confondaient. La grippe espagnole et la grande guerre, avec son lot de tragédies, me subjuguaient car à 12 ans la mort était pour moi une notion abstraite. Je rigolais quand elle me racontait comment son empoté de mari avait failli donner toutes leurs marchandises aux boches comme elle les appelait,  et qu'elle avait sauvé la situation. Quelle femme!

 

Je me souviens de son odeur caractéristique de crème Nivea. Cette boite ronde, plate me faisait toujours penser à du cirage. Elle la gardait dans son armoire comme un trésor et elle s'en passait tous les jours sans exception.

 

Je me souviens de son petit cabinet de toilettes qui sentait le savon de Marseille et où elle me faisait faire la toilette du chat.

 

Je sens encore l'odeur du risotto qu'elle préparait le mercredi et qu'on étalait dans l'assiette pour le faire refroidir.

 

Nous n'étions pas toujours d'accord. Elle avait une espèce d'admiration pour Michel Drucker qui présentait, à l'époque, le journal télévisé de 13 heures. C'était à la fin des années 70. Encore aujourd'hui, quand par hasard je tombe sur l'émission « Vivement Dimanche » je me demande ce qu'elle pouvait lui trouver!

 

C'était une catholique très pratiquante. Plutôt mystique. Toujours un chapelet dans la poche. Je l'ai accompagnée à la messe dès mon plus jeune âge. Et il y eut cette fois où je me suis coincée la tête entre les barreaux de la chaise. Pendant toute la messe!. Par la suite, je crois qu'elle m'y a emmenée moins souvent!

 

Il y aurait tant à dire sur cette femme, douce et énergique, que tout le monde aimait et respectait. Et Joséphine est un des prénoms que ma soeur et moi avons donné à nos filles respectives.

 

 

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