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ECRIRE A L'ATELIER MOZAÎK
8 juin 2011

arbre de vie

 « Ce matin écrivez quelque chose sur un arbre ». Voilà vous avez trente minutes pour écrire une histoire d’arbre. Quand je pense au temps qu’il faut pour que pousse un arbre ! Je trouve que trente minutes ce n’est vraiment pas beaucoup. Pas assez même. Et puis des histoires d’arbres j’en ai trop. J’ai beaucoup d’amis parmi les arbres et je ne voudrais froisser personne. Je suis dans le même embarras que l’enfant à qui l’on demande « Tu aimes mieux ton petit frère ou ta petite sœur ? »

            Les autres ont commencé à écrire Nous sommes six, assis là, le dos droit, autour de la table ronde. Une table en bois. Mais je ne saurais pas dire si c’est du noyer ou du chêne. Finalement je n’y connais rien en d’arbres. Les stylos courent sur les feuilles blanches. En silence. On n’entend que le grignotement de souris des écritures. Qu’est ce qui va pousser ici ? Tout à l’heure, à la fin de cette interrogation écrite, toute une forêt va surgir, faite de tous ces arbustes ou vieux troncs pour l’instant solitaires. Chacun de ces  arbres ne cachera-t-il pas la forêt ? Je veux dire que celui tout dénudé qui s’écrit à ma gauche, dans le vent d’hiver et qui pourrait bien porter un jour un pendu à sa plus grosse branche est tout à fait singulier. Il va lui être très difficile de faire forêt avec le cerisier japonais, tout rose qui est en train d’éclore à ma droite. Mais pourquoi pas ? Ce serait une belle forêt que celle de tous nos arbres rêvés, plantés côte à côte, aussi différents que nous le sommes les uns des autres et chacun dans sa saison ou son hémisphère.

           

 Brocéliande

Mon arbre à moi sera vieux. Non pas que je sois si vieux que ça, mais j’aime les très vieux arbres. Parce que les vieux arbres sont des sages. Ils auraient comme une force où s’abriter et comme un savoir à transmettre. Mais là encore, cela prouve bien que je n’y connais rien en arbres. Pourtant  j’ai souvent essayé de coller mon oreille contre un tronc, pour écouter. Je n’ai jamais obtenu en réponse autre chose que le bruit  désagréable du sang circulant dans mes veines et des battements affolés de mon cœur. Les arbres se taisent. Les vieux comme les autres. Ils n’ont absolument rien à dire. Ou alors nous ne parlons pas la même langue. C’est ainsi. On dit que la forêt est un monde mystérieux parce que nous y sommes des étrangers.

            Les plus vieux arbres auraient quelque chose à transmettre ? J’en doute. En fait ce sont seulement des malins qui ont su  grandir  au détriment des plus petits qu’eux en leur volant l’eau et la lumière. Voilà toute leur philosophie.

            A preuve qu’il n’y a rien à y comprendre aux arbres c’est qu’ils sont encore debout quand ils sont morts.

            Et moi ça m’intrigue. Je trouve ça très beau un arbre mort.

C’est comme un arbre de vie.

 Jean-Robert

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