A propos du Goncourt
Les avis sont partagés. Le mien également. C'est sûr, on ne s'ennuie pas en la compagnie de ce singulier auteur qu'est Houellebecq. Il a sur le monde un regard décalé qui intrigue. Mais autant qu'il m'en souvienne, dans les précédents livres il allait plus loin. Il choquait mais cela donnait à réfléchir. Là il y a un parti pris de ne pas y toucher, de signaler l'inacceptable avec un sourire indulgent. Seulement. Donc on est un peu déçu.
C'est agréable à lire. Bien écrit comme auraient dit mes parents. Et là aussi le conformisme de bon aloi de cette écriture classique me laisse sur ma faim. C'est parfois lisse. Il y a des emprunts à la littérature du marketing, de la publicité et des technologies nouvelles. On comprend pourquoi eu égard au propos. Mais c'est beaucoup.
J'ai quand même bien aimé le réveillon chez JP Pernaud. Quelle belle galerie de personnages ! On se croirait au musée Grévin. Et puis de çi de là quelques réflexions amères mais qui frappent juste, sur le libéralisme et ses aberrations, le marché de l'art, la vieillesse, les amis, les amours et la fragilité des relations humaines.
On ne voit pas bien le fil conducteur. L'annonce, après les années folles du capitalisme sauvage d'un retour à une France du territoire, voire des terroirs ? A la croissance douce, à l'artisanat, à la campagne, à l'écologie. A d'autres valeurs ?
Les rapports humains seraient régis par les conditions de production ? Ce n'est quand même pas une découverte. Et le couplet du retour à une vie plus frugale plus authentique et plus simple n'est pas une nouveauté non plus.
Mais peut-être cela n'allait il pas sans le dire ?
Et bien cela est dit. Et, soyons juste, bien dit.