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ECRIRE A L'ATELIER MOZAÎK
29 juin 2010

Réponse à JRF

Cette réponse à ma lettre à Jean-Louis, est datée du 29 juin. Elle a été écrite par Juliette 14 ans qui se trouvait à l'atelier ce jour là et qui a bien voulu jouer le jeu. Merci Juliette et félicitations pour ton style.

Jean-Robert,

            

Lorsque j’ai reçu ta lettre, mille et un souvenirs me sont revenus en mémoire. Nos années lycée, notre vie d’étudiants…Tout cela ne nous rajeunit pas.

            Comme tu me l’as si bien écrit, en effet, je ne manque pas d’amis (ni d’ex d’ailleurs )

Mais recevoir une lettre de ta part était très fort. Je te remercie de t’être jeté à l’eau le premier.

            J’apprends avec joie que tu as lu tous mes livres et que tu les as appréciés. Mon prix Femina a eu beaucoup de succès, mais c’est la première fois que l’on me confie que l’on a pleuré en le lisant.

            Ma vie d’écrivain connu se passe très bien, mais je la trouve parfois un peu fade. Les jours se déroulent sereinement, mais ma jeunesse me manque. C’est pourquoi recevoir une lettre de toi en ce moment me permet  de revenir à mes sources et m’aidera à sortir de ce train de vie monotone où je me sens parfois comme étranglé.

            

Je ne veux pas perdre de temps. Dès que j’ai reçu ta lettre, je me suis empressé d’y répondre. J’aimerais que nous nous écrivions fréquemment pour partager des choses vécues, des souvenirs trop longtemps gardés pour soi.

            Il est vrai qu’écrire aux écrivains a quelque chose de comique. Inverser le cours des choses est parfois bien utile. Une lettre de si grande qualité que la tienne est rare.

            En effet, il était temps que tu m’écrives. Ne t’inquiètes pas, je ne vais pas suivre Giono tout de suite. J’ai en ce moment, une petite nouvelle en tête. Ta lettre m’en a donné l’idée.

            Je pense écrire sur deux jeunes hommes qui se connaissent au lycée, grandissent et prennent des voies différentes. L’un devient connu, l’autre tombe dans l’oubli. Mais malgré les années, leur amitié reste intacte. Une lettre va suffire à raviver leur histoire.

Peut-être cela va-t-il te surprendre, mais le narrateur ne sera pas l’écrivain connu, personnage qui m’est familier. Non, la voix qui s’élèvera du livre sera la tienne, Jean-Robert, rien que la tienne.

            Tu comprends donc l’intérêt pour moi et pour mon livre, de nos échanges de lettres.

Continuons donc à correspondre.

Mille pensées pour toi.

Bien à toi

Jean-Louis.

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